Newsletter – Juin 19


 



 

Les notations extra-financières s’invitent à la table des conseils d’administration

Cet article de la Harvard Business Review alerte les conseils d’administration des sociétés cotées sur l’importance croissante que les investisseurs accordent à la durabilité ou plus exactement aux critères dits ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Les conseils se doivent de bien comprendre comment ces critères extra-financiers sont élaborés : en premier lieu, l’entreprise choisit une norme qui vient cadrer sa communication en matière de reporting ESG (exemple Global Reporting Initiative), puis une agence de notation spécialisée (Sustainalytics, MSCI…)  évalue la divulgation au moyen d’un scoring, qui est ensuite vendu à des tiers tels que Bloomberg pour les terminaux de trading ou encore Yahoo pour les médias de masse. Plus les informations communiquées sont nombreuses, plus le score tend à être élevé. Les scores peuvent être intégrés dans les modèles d’évaluation des actions ou obligations et peuvent également servir à créer des produits de placement. Il est de la responsabilité des conseils de maîtriser et suivre ces notations et de comprendre les risques et opportunités qui peuvent en découler.
What Boards need to know about Sustainability Ratings

 

Les risques du moment, analyse et réflexion 

 

 
Le top ten des pratiques de sécurité informatique à ne pas négliger
Une récente enquête de l’éditeur de logiciels Netwrix révèle une certaine négligence des entreprises françaises dans la mise en place des bonnes pratiques en matière de protection des données et sécurité informatiques, alors même que les exigences réglementaires dans ce domaine sont croissantes. Au moyen d’une infographie, l’éditeur dresse le tableau des 10 pratiques souvent mal appréhendées par les organisations. Ainsi par exemple 64% des organisations ne classent pas régulièrement (tous les six mois) les données en fonction de leur sensibilité. La préconisation de passer en revue une fois par trimestre les données accessibles par tous, n’est quant à elle pas appliquée par 76% des entreprises et 83 % déclarent même ne pas suivre tous les étapes dans la création et le maintien d’un plan de réponse aux incendies.
Vous pouvez trouver l’intégralité de la liste ici :
10 pratiques de sécurité négligées par les entreprises

 

  

Energies renouvelables : un risque pour l’environnement ?
La production d’énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes, éclairages …) est étroitement liée à l’exploitation de métaux « rares » comme le cobalt, le lithium ou encore le dysprosium. S’ils ne représentent que 5 % du marché des métaux (contre 72% pour les métaux « majeurs »), leur extraction a des effets particulièrement néfastes sur l’environnement (rejet de déchets toxiques, pollution de nappes phréatiques, rejets cancérigènes…) qui exposent à des polémiques les entreprises engagées dans la transition énergétique. Autre sujet potentiel de contestation : leur recyclage reste limité compte tenu de leur faible concentration dans les alliages produits. Leur exploitation et usage n’est donc pas un long fleuve tranquille et c’est sans compter les autres risques que souligne l’article, tel que risque de rupture d’approvisionnement et situation quasi-monopolistique de la Chine.
Quels risques d’approvisionnement dans les métaux rares ?

 

  

Réchauffement climatique : verre à moitié vide ou à moitié plein ?
1 000 milliards de dollars : telle serait la facture d’ici cinq ans pour les entreprises d’après une étude menée par l’organisation CDP (spécialisée dans la performance environnementale), auprès de 215 grandes organisations mondiales telles qu’Apple, Microsoft, Unilever et Nestlé, qui prévoient des coûts probables ou quasi-certains par exemple en lien avec l’élévation des températures ou encore la tarification des émissions de gaz à effet de serre. En parallèle ces grands acteurs économiques estiment à plus de 2 000 milliards de dollars les opportunités potentielles du changement climatique, allant d’une demande accrue de véhicules électriques aux investissements importants dans les énergies renouvelables. L’étude fait également ressortir que le secteur financier serait le plus réceptif aux implications du changement climatique.  
Le coût des risques liés aux changements climatiques évalués à 1000 milliards de $ pour les entreprises à court terme

 

Actualité gouvernance, réflexion et tendance

 

CAC All-Tradable : à quoi ressemblent leurs conseils d’administration ?
L’Hebdo des AG vient de dévoiler une première étude analytique des conseils d’administration des 315 premières sociétés côtées, le CAC All Tradable. On constate dans un premier temps, sans grande surprise, que la taille des conseils est directement corrélée à celle de l’entreprise : 13 membres pour le CAC 40, 12 pour le Next 80 et 8 en moyenne pour les autres sociétés cotées. Par ailleurs, quelle que soit la taille de l’organisation les administrateurs exercent en moyenne 1,2 mandats, 88% n’occupent qu’un seul siège et seulement 2% occupent plus de 3 mandats. De façon générale les membres du conseil sont de plus en plus jeunes et indépendants, surtout dans les sociétés hors SBF 120 : l’âge moyen est de 57 ans (60 pour les entreprises du SBF 120) et 46% des administrateurs sont indépendants (35 % dans le CAC 40 et 41% dans le Next 80). Seule ombre au tableau, la féminisation des conseils des sociétés les plus petites qui ne progresse pas…
Les petites sociétés renouvellent mieux leur conseil

 

La feuille de route des conseils d’administration en matière de GRC
Si le constat de l’importance d’une stratégie GRC (Gouvernance Risques & Conformité) est largement partagé, les modalités de sa mise en œuvre restent très variables. Pourtant, un point clé est l’appropriation et le pilotage de cette stratégie par le conseil d’administration et les équipes de direction. Pour ce faire, les conseils d’administration doivent se focaliser sur cinq priorités. Tout d’abord, ils doivent s’assurer de la conformité aux règles externes et internes de l’organisation, ce qui doit être perçu comme un soutien au développement de l’activité. Par ailleurs, le conseil doit piloter la stratégie globale de gestion des risques, en suivant les risques qui impactent la stratégie de l’organisation et en ayant une approche large (fournisseurs, partenaires…). La maturité de la GRC implique également que CA et équipe dirigeante poussent les fonctions GRC et les opérationnels à une très proche collaboration. Par ailleurs, les approches GRC doivent se doter d’outils appropriés en intégrant les dernières innovations méthodologiques et technologiques. Enfin, la culture d’entreprise doit être orientée GRC et l’exemple vient du haut !
Governance, risk and compliance: the top five focus areas for the board

 

ETI, PME : l’advisory board en réponse à la solitude du dirigeant
Les conclusions d’une récente étude de Bpifrance sur la solitude des dirigeants de PME et ETI tirent la sonnette d’alarme : un dirigeant sur deux se sent isolé. Un chiffre préoccupant, qui trouve notamment son explication dans la tradition française du leadership: le dirigeant prend des décisions seul, il est le sachant, le tout puissant. Et pourtant, 74% des dirigeants souhaiteraient être plus et mieux entourés, sans doute de manière à sécuriser leurs arbitrages en vue d’une « bonne décision », devenue parfois plus difficile à l’ère de l’abondance de l’information. La solution réside probablement dans la mise en place d’une gouvernance diversifiée ayant pour mission d’éclairer le dirigeant qui conserve sa liberté de choix : un « advisory board » ou conseil stratégique externe. Si ce mode de gouvernance est encore peu développé, de plus en plus de PME-ETI y ont néanmoins recours ponctuellement et avec un professionnalisme croissant.
Collectif de haut niveau, réponse à l’isolement décisionnel du dirigeant ?

 

Pour aller plus loin

 

 

Gouvernance d’entreprise : vers un modèle européen unique?
Dans une récente interview pour l’AGEFI, Denis Terrien, nouveau président de l’Institut Français des Administrateurs (IFA) plaide en faveur de la création d’un modèle de gouvernance européen unique, différent des modèles américain (basé sur l’individualisme, la conformité et la toute-puissance de l’actionnaire) et asiatique (basé sur l’obéissance aux personnes et une forme de communautarisme). Pour l’expert, cette gouvernance doit être structurée dans un code de Place et reposer sur trois critères : une éthique forte centrée sur le respect de la personne, une meilleure prise en compte des parties prenantes qu’elles soient internes ou externes, et le principe d’échanges ouverts entre les parties prenantes par opposition à la recherche d’une simple conformité. P. Terrien souligne que la mise en place de ce cadre commun favorisera la compétitivité des entreprises européennes.
« L’IFA prône l’élaboration d’un modèle européen de gouvernance dans un code de Place »

 

 

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