Newsletter – Mai 19


 



 

Incendie de Notre-Dame de Paris : une leçon de gestion des risques et gestion de crise

15 avril 2019, la Cathédrale Notre-Dame de Paris connait le pire incendie de son histoire, l’image des flammes qui dévorent ce monument restera longtemps dans la mémoire. Combattre cet incendie n’aurait pas été possible sans l’organisation millimétrée, la formation d’élite et la chaîne de commandement, où responsabilité et confiance sont maîtres mots, des pompiers de Paris. Mais pas que, le « sauvetage » de Notre-Dame est une opération multidimensionnelle à laquelle participent également la Croix-Rouge, la protection civile, la police et les employés du gaz et de l’électricité.
L’article que nous avons sélectionné pour vous, décrypte pas à pas les arbitrages de gestion des risques et les choix techniques et humains faits cette nuit-là.

 Notre-Dame : le secret de la victoire des pompiers contre le feu

 

Les risques du moment, analyse et réflexion 

 

 
Pratiques managériales : la mode ne sied pas à tout le monde
Le management n’échappe pas au phénomène des effets de mode. Aujourd’hui, on peut distinguer deux types de modes managériales : d’un côté, les modes dites « structurelles » qui exigent une transformation de fond (exemple : supprimer la hiérarchie, transformer le business model) et de l’autre, les modes dites « superficielles » qui visent des éléments périphériques du business model (aménager une salle de luminothérapie par exemple). Suivre ces modes structurelles n’est pas sans impact pour les organisations, comme le soulignent notamment les nombreuses tendances pas toujours opportunes, induites par la transformation digitale. Une organisation peut vite se trouver dépassée, à l’instar de cette société de service dont la relation client de très bonne qualité a pâti de l’usage de robots conversationnels et peine désormais à rétablir son niveau d’antan. Pour limiter ces déconvenues, il vaut mieux se poser quelques questions clés (par ex. sur les incidences des évolutions pressenties ou leur compatibilité avec la culture de l’organisation…) avant de se lancer.
Attention, adopter une mode managériale comporte des risques

 

  

Machine learning : la bonne parade face au risque cyber ?
Les infrastructures informatiques présentent bien plus de vulnérabilités que les équipes de cybersécurité ne peuvent en traiter. Si seule une part infime de ces vulnérabilités présente un véritable risque pour les entreprises, les entreprises ont dans le même temps une capacité de traitement limité, puisqu’une organisation classique arrive en moyenne à ne corriger qu’une vulnérabilité sur dix. Pour cibler juste et pour faciliter la réduction des menaces cyber, les experts préconisent d’adopter une approche fondée sur l’analyse des données. Le machine learning est l’outil idéal pour cette tâche. Les scanneurs de vulnérabilités, les systèmes de gestion des actifs ou encore les systèmes de détection d’intrusion génèrent une quantité importante de données que le machine learning peut analyser automatiquement pour prioriser les vulnérabilités les plus risquées, voire prédire les exploitations possibles de certains points faibles. Charge ensuite à l’humain d’affecter les ressources sur les points critiques clés et de les traiter.
How machine learning can improve risk management

 

  

Risque météorologique extrême: comment passer entre les gouttes ?
Tandis que le Global Risk Report 2019 a positionné le risque de conditions météorologiques extrêmes à la première place dans le classement des risques en termes de probabilité à un horizon de 10 ans,  la société de réassurance Munich Re prévoit pour 2019 une augmentation des dommages (160 milliards $ en 2018) que cause ce risque aux organisations. L’article que nous relayons plaide pour la mise en place de véritables plans de gestion du risque météorologique, avec l’implication du top management. Souvent sous-estimé par rapport aux autres risques plus « classiques » (cyber, marchés financiers…), le risque météorologique exige pourtant de déployer une véritable stratégie de prévention et de gestion englobant sites, collaborateurs, chaînes d’approvisionnement, mais également sites des partenaires stratégiques. Au sein de ce dispositif, la stratégie de communication avant, pendant et après l’événement exceptionnel s’avère clé.
The business of weather: and managing the risks to your organization  

 

Risk Management : des conseils pour les conseils
Dans l’article qui suit Norman Lark, expert en gouvernance et gestion des risques, auteur de multiples ouvrages dont World-Class Risk Management, introduit dix principes que le conseil d’administration doit appliquer pour exercer une gouvernance des risques efficace. Citons entre autres le fait que le conseil d’administration doit s’assurer de la considération par la direction de toutes les éventualités lors de la prise des décisions stratégiques, mais également de l’absence de prise de risques démesurés dans le but d’atteindre des objectifs personnels (primes, bonus) au détriment des bénéfices à long terme pour l’organisation. Les administrateurs doivent également avoir l’assurance que les cadres à tous les niveaux disposent de directives suffisamment claires pour prendre des risques conformes aux attentes de la direction et du conseil. Norman Lark souligne aussi le rôle crucial de la confiance : plus la direction s’avère compétente sur un sujet, moins de temps le conseil doit y consacrer.
A Board That Would Fail Any Test of Its Governance Practices

 

Actualité gouvernance, réflexion et tendance

 

Gouvernance d’entreprise : cocorico !
Pour Agnès Touraine, ancienne présidente de l’Institut Français des Administrateurs, dans un monde en constant mouvement, touché par des mutations majeures de l’environnement on assiste souvent à des injonctions contradictoires en termes d’allocation des ressources et d’objectifs. Il est de ce fait indispensable de concilier stratégie et éthique. Dans ce contexte, les modèles de gouvernance anglo-saxonne, orientés contrôle et maîtrise entière du risque, peuvent conduire à une prolifération de procédures et normes, parfois au détriment d’une réflexion sur la responsabilité et le projet d’entreprise. Face à ce constat, la loi PACTE apparaît comme fondamentale : elle permet non seulement de définir la raison d’être dans les statuts, mais également de donner plus de responsabilité au conseil d’administration sur l’intérêt social. Cette responsabilisation permet également un meilleur ajustement de l’appétence au risque d’une organisation.
Gouvernance d’entreprise : les limites du modèle anglo-saxon

 

La comitologie : nouvelle maladie du siècle ?
Les organisations, surtout celles qui évoluent dans des secteurs très réglementés comme les banques et assurances, décentralisent le pouvoir décisionnel de la direction générale vers des collectifs spécialisés (comités). Les membres du comité sont consultés pour toute prise de décision. Ces comités sont souvent obligatoires, car réglementaires, mais on a également vu foisonner ces dernières années d’autres types de comités volontaires et thématiques. Si cette démocratisation semble vertueuse sur le papier, on constate néanmoins des dérives induites par une telle science organisationnelle. En effet, il n’est pas rare que plusieurs comités répondent aux mêmes problématiques, ou encore qu’on en déploie pour traiter des problématiques à faible impact financier. Donc pour tirer le meilleur profit de ce type de dispositif, mieux vaut prendre un peu de temps pour délimiter un périmètre clair et définir un seuil à partir duquel mettre en œuvre un comité apparaît vraiment comme essentiel.
Vous avez aimé la « réunionnite » ? Vous allez adorer la « comitologie » !

 

Pour aller plus loin

 

 

Engagement environnemental et social des sociétés américaines : entre spontanéité et contrainte
Ce dernier article fait le point sur la prise en compte grandissante par les entreprises américaines des exigences des investisseurs en matière sociale et environnementale. Ainsi, par exemple en 2018 Mondelez International, fabriquant des biscuits Oréo, s’est engagé à ce que tous ses emballages soient recyclables d’ici à 2025… annonce faite quatre ans après que les investisseurs aient poussé la multinationale à évaluer l’impact environnemental de ses emballages. Si beaucoup d’organisations continuent de rejeter lors des votes les suggestions environnementales et sociétales des actionnaires, on constate néanmoins une plus forte réceptivité des entreprises dans ce domaine. En effet, de plus en plus de propositions d’actionnaires en matière environnementale et sociale sont retirées avant les votes, laissant présager une entente entre direction et actionnaires. Cette intégration croissante de ces problématiques s’explique également par la visibilité claire des effets du changement climatique sur les entreprises et l’économie, mais également par la part croissante d’investissements dans des fonds axés sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance.
Comment les entreprises prennent en compte les enjeux sociaux et climatiques

 

 

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