Newsletter Décembre 17






Millenials : les trublions des codes de gouvernance

Dans le cadre de l’étude Risk2030, nous vous proposons tous les mois un article illustrant une des thématiques identifiées. Ce mois-ci nous évoquons l’évolution des rapports au travail. Les temps changent, tout comme les générations qui les composent. A l’heure où les Millenials (nés entre 1980-2000) sont aux portes du pouvoir des organisations, les pratiques de gouvernance risquent de changer, en accord avec les aspirations de cette nouvelle génération. Management plus horizontal, organisations collaboratives, autonomie de travail et coupure numérique sont autant de sujets de revendication de la part des leaders de demain qui vont chambouler les codes en place.  S’ils considèrent leur travail comme étant de moins en moins une part centrale de leur identité, les Millenials ne manquent pas moins d’ambition. La fonction de PDG est plus attractive qu’auparavant (61% contre 45%) et 55% des managers français privilégieraient le profit de leur entreprise au bien-être de leurs salariés. A suivre…
Avec les managers Millennials, les codes vont changer

 

Pour plus d’informations et participer à Risk2030

Les risques du moment, analyse et réflexion 

De l’intérêt de mettre en place une approche ERM
La mise en place d’approche ERM efficiente dans les entreprises, et en tout premier lieu dans celles de grande taille, devient de plus en plus un impératif afin de créer davantage de valeur et protéger l’ensemble des parties prenantes : consommateurs, actionnaires, employés, dirigeants… La raison ? Plus l’entreprise gagne en « strate managériale » et plus l’échange d’informations entre les hommes de terrain et les centres de décision et d’allocation, se révèle ardu. Les entreprises étant constituées de parties interconnectées, il parait alors évident que les risques associés sont eux aussi un ensemble d’interconnections. Ainsi, les organisations ont besoin d’un système ERM efficient, si elles souhaitent correctement contrôler leurs risques et identifier les causes racines de ceux-ci. En revenant sur les scandales General Motors et Wells Fargo, deux poids lourds de l’industrie américaine, l’article met en exergue les raisons qui doivent pousser ce genre d’acteurs à mettre en place un système ERM performant.
The ERM Imperative

 

L’innovation prédatrice : s’en prémunir et l’éviter
L’innovation prédatrice est l’évolution d’un produit avec pour objectif  de restreindre ou d’éliminer la concurrence. Utilisé massivement par les grands acteurs de la tech et du digital, cette arme de guerre économique nuit gravement au concept de concurrence pure et parfaite et ce faisant freine, voire stoppe les petits concurrents et nouveaux entrants.  Les entreprises se doivent d’être parfaitement renseignées sur cette pratique, de plus en plus sanctionnée par la jurisprudence (amende record  de 2,42 milliards d’euros infligée au Groupe Alphabet). Outre le fait qu’elles doivent être prudentes à ne faire elles-mêmes de l’innovation prédatrice, les entreprises peuvent maintenant utiliser le droit pour se défendre contre ses pratiques anti-concurrentielles qui nuisent au bien commun. Le cas  Alphabet est un message fort et un pas de plus vers la création d’un marché efficient.
L’innovation prédatrice, une menace d’un nouveau type pour les entreprises

 

Cartes des risques pays : à manipuler avec précaution
Les cartographies risques pays sont de plus en plus utilisées par les acteurs de la vie économique, politique ou civile. Elles présentent en effet de nombreux avantages pour les organisations afin de se prévenir de risques dans le cadre de déplacements de collaborateurs, sécurité des filiales ou encore de  relations avec les Etats. Mais comment sont-elles évaluées ? Les jugements des experts sont en effet subjectifs et incluent un biais cognitif important. Quant aux méthodes mathématiques, malgré un « input » bien plus robuste, elles demeurent discutables tant les données disponibles varient entre les pays (historique, données publiques ou non) et peuvent parfois manquer de fiabilité. Ces cartographies sont donc très utiles mais nécessitent d’être appréhendées comme un point de départ.
The strengths and weaknesses of country risk maps

Actualité gouvernance, réflexion et tendance

Quelle finalité assigner aux entreprises ?
Beaucoup traitée par l’école néo-classique, la question des externalités engendrées par les entreprises sur ses stakeholders (employés, Etat, environnement…) continue de diviser les économistes et acteurs de la vie économique. Alors que Friedman dans la pure tradition classique tranchait en 1970 que la seule responsabilité de toute entreprise était la maximisation de ses profits, certaines voix s’élèvent pour que les entreprises agissent plus dans l’intérêt de leurs parties prenantes, notamment leurs salariés. Cependant, encore récemment dans son livre L’économie du bien commun, Jean Tirole démontre qu’un pouvoir de décision accru des salariés leur nuirait sur le long terme, notamment dans les entreprises à fort besoin de financement. La question est ainsi difficile à trancher et la solution viendrait peut être de Hart et Zingales (Nobel 2016), qui préconisent que tout traitement d’externalités doit être la résultante d’un contrat défini entre les gros actionnaires (+5%) et les dirigeants.
Partager le pouvoir dans l’entreprise, séduisant mais risqué

Objectifs extra-financiers : à part entière dans la stratégie des entreprises
En 1993, une consultation de l’AFEP montrait que pour trois-quarts des chefs d’entreprises, les sociétés n’avaient pas à être citoyennes. 25 ans plus tard, la RSE a parcouru un chemin très important dans les consciences, et les mentalités ont énormément changé. Est-ce suffisant pour autant ? Non, répond le président de l’observatoire de la RSE, Daniel Lebègue. Nous entrons maintenant dans la phase de construction, de formalisation et de reporting des politiques RSE. Les entreprises doivent maintenant définir des objectifs clairs et quantifiés en termes de responsabilité sociale, intégrés à la direction stratégie-finance et sur lequel elles reportent aux actionnaires et analystes (extra-)financiers. Des entreprises françaises comme Michelin, Air Liquide ou Engie ont d’ores et déjà pris cette voie.
Les directions stratégiques doivent intégrer des objectifs de performance non financiers

Les lanceurs d’alerte en passe d’entrer dans les mœurs
Le whistleblowing devient un sujet de plus en plus compris et traité dans les organisations. C’est en tout cas ce que suggèrent les résultats de l’enquête menée par l’institut de sondage Censuswide auprès de 2 500 cadres aux Etats-Unis, en Asie et en Europe. Alors que près d’un cadre sur deux a été concerné de près ou de loin par une alerte (+13%/2014), seulement 13% déclarent maintenant que le whistleblowing est découragé par leur employeur, contre 40% en 2014. Cette prise de conscience est notamment permise par la mise en place de cadres réglementaires nationaux pour protéger les lanceurs d’alerte, comme la loi Sapin 2 en France par exemple. L’étude montre de plus que ce mécanisme n’est plus exclusivement lié au secteur bancaire et financier, mais touche maintenant l’ensemble des secteurs d’activité. La transparence de la vie économique est en bonne voie.
Les lanceurs d’alerte de plus en plus nombreux dans les entreprises

Pour aller plus loin

Les humains moins justes que les robots ?
Le jugement humain est imparfait et mène à de nombreuses injustices dans le domaine professionnel, pénal ou encore éducatif. De nombreux biais cognitifs, résultat de notre éducation, de notre environnement social et de notre culture nous poussent à prendre les mauvais choix. Ainsi, aux Etats-Unis, vous avez 4 fois plus de risques d’être condamné à la peine capitale si la victime est blanche que si elle est noire. Alors pourquoi ne pas laisser tous ces choix lourds de sens à des IA ? Recrutements anonymes, notations d’examens et jugements seraient ainsi parfaitement impartiaux pour tous, basés sur des algorithmes constants, rationnels, objectifs. Cependant, la réalité n’est pas aussi simple. D’une part parce que l’IA se nourrit des informations qui lui sont disponibles, qui en grande masse sont l’expression des biais cognitifs déjà existants, et d’autres part car le principe même de l’IA est que celle-ci évolue dans le temps, et ce avec une certaine opacité.
L’intelligence artificielle est-elle plus impartiale que l’humain ?

 

Tweet

Forward

Share

Copyright © 2017 Arengi, All rights reserved.